Cependant, on ne doit pas trop espérer de gains infinis avec cette technique de déplacer du logiciel vers du matériel : in fine, les accélérateurs aussi sont des processeurs. Ainsi, si la densité de transistors n’augmente pas, ils finiront aussi par atteindre leurs limites. L’amélioration de performance est donc toujours limitée par la technologie, la loi de Moore.
Pour quantifier ce fait, des chercheurs ont analysé les données de milliers de puces accélératrices, pour analyser leur amélioration de performance génération après génération. Ils ont notamment cherché à distinguer la partie due uniquement aux algorithmes implémentés en matériel de celle qui vient de l’amélioration des processus de fabrication. Ils en sont arrivés à définir une quantité adimensionnelle, le “rendement de spécialisation” : ce nombre indique à quel point les capacités des puces s’améliorent indépendamment des transistors disponibles.
Ils ont alors détaillé des puces utilisées pour le décodage de vidéos, le minage de cryptomonnaies, le rendu de jeux vidéo ou l’application de réseaux neuronaux convolutifs. Leur conclusion est sans appel : les améliorations de performance dépendent énormément du nombre de transistors disponibles, les progrès architecturaux sont largement inférieurs.
Source : The Accelerator Wall: Limits of Chip Specialization.