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Il y a trois ans, Intel rachetait Altera

Depuis lors, les parts de marché ne cessent d'augmenter

Le 2018-09-01 00:24:16, par dourouc05, Responsable Qt & Livres
Altera était un grand producteur de FPGA (field-programmable gate array), une sorte de processeur entièrement reconfigurable. En d’autres termes, ses transistors peuvent être réorganisés, à n’importe quel moment, pour exécuter certaines opérations particulières, augmenter la mémoire disponible, etc. Ces puces servent par exemple à créer des prototypes de processeur (ou des processeurs extrêmement spécifiques pour lesquels le volume ne justifie pas une production de processeurs “fixes”), mais aussi pour accélérer des calculs bien particuliers (finance, apprentissage profond, etc.).

“Était”, car la firme a été rachetée, en juin 2015, par Intel, pour un montant non négligeable : plus de seize milliards de dollars. Depuis lors, Altera fait partie de la division PSG d’Intel (programmable solutions group). Cette acquisition a-t-elle été rentable ? Brian Krzanich, CEO à l’époque d’Intel, prévoyait de grandes synergies au niveau des produits. Depuis lors, on a vu notamment des annonces pour des processeurs Xeon embarquant un FPGA. À ce moment-là, Altera était le numéro deux dans la production de FPGA, assez loin derrière Xilinx : ce dernier dépassait la moitié des parts de marché, Altera atteignait le tiers (les deux sociétés représentaient donc nonante pour cent du marché des FPGA).

Désormais, en 2018, les deux firmes se sont rapprochées : Xilinx reste dominant, mais Intel PSG grandit plus vite, dans un marché qui ne cesse de s’étendre (six milliards de dollars en 2017, dix milliards attendus en 2023). En chiffres, Xilinx a, le trimestre dernier, enregistré une croissance de vingt et un pour cent de ses revenus (avec un total deux milliards et demi de dollars en 2017), tandis qu’Intel PSG est monté à septante pour cent (pour un total de deux milliards en 2017).

Pour le futur, Xilinx prévoit d’exploiter l’avantage des processus de fabrication de semi-conducteurs : le passage au 7 nm de TSMC (déjà en production sur d’autres segments) se fera en 2018 (sous le nom de code de “projet Everest”, qui inclut un FPGA et des cœurs de calcul), quand Intel s’empêtre dans son 10 nm (les deux technologies étant similaires, malgré la différence de nom) et ne pourra sortir de FPGA sur cette technologie qu’en 2020 (approximativement).

Néanmoins, Intel prépare une autre carte : celle des puces à fonction fixe. En effet, la firme a racheté eASIC, un fabricant de semi-conducteurs spécialisés et déployables dans des centres informatiques. La stratégie semble donc la suivante : quand un client a fini de développer son application avec des FPGA, si le besoin d’une performance encore supérieure (ou d’une consommation énergétique plus faible) se présente, il pourra demander à Intel de fabriquer les processeurs à fonction fixe correspondants, avec une transition largement facilitée.

Sources : Is Intel’s $16.7 Billion Acquisition Paying Off?, Intel Is Gaining Against Its Biggest Rival in This Lucrative Market.
  Discussion forum
2 commentaires
  • CoderInTheDark
    Membre émérite
    Cette technologie peut-elle éviter un fiasco potentiel à la spectre et même pire ?

    A savoir que en cas de failles matérielles sur les CPU, il faudrait peut être les changer On en est pas vraiment là pour spectre, ou peut être pour certains acteurs qui ont besoin d'une sécurité sans faille.
    Mais je n'en ai pas eu connaissance et de plus les processeurs
    à l'abrit de ces failles ne sont pas encore là

    Mais si de ce que j'en ai compris la faille n'est pas si facile à exploiter
    Le scandale a été que les correctifs logiciels pour limiter la porté des faille ont été pires que le mal lui-même.
    Ce qui s'est traduit par des redémarrages agaçants et une perte de productivités

    Cependant une nouvelle faille plus grave pourrait nous y amener
    C'est peut être aussi une prise de conscience car jusque à présent on était plus habitué aux failles logiciels, qui se corrigeait par des patch.
    Mais pour le matériel on ne pouvait pas grand chose, à part bloquer les fonctionnalités dangereuses, on faisait avec.
    Et on avait tendance à attendre qu'il soit obsolète pour le changer, il fallait vraiment qu'il soit défaillant pour le mettre au rebu, à cause du gaspillage financier et de matières premières.
    Car on ne pouvait pas faire autrement, et donc j'ai le sentiment que les failles matériels ont été longtemps sous-estimées pour ces raisons financières

    Cela nous renvoie aussi à l'IOT, qui est un cauchemar de sécurité car leur faible niveau de sécurité permet de constituer des réseaux de bots à grande échelles en visant un produit largement diffusé.
    Nos ordinateurs équipés du même CPU seront peut être aussi des cibles de choix pour constituer des réseaux de bots

    Néanmoins la possibilités de reprogrammer un CPU peut amener une autre type d'attaques.
    Comme certains malware qui reprogrammaient flashait le BIOs pour coromptre le matériel.
    Nous serons peut être pas à l'abrit de reprogrammations dans un but malveillant

    Car l'imagination des acteurs malveillants est sans limite
  • mith06
    Membre expérimenté
    Code :
    Processeurs Xeon embarquant un FPGA
    Çà c'est une super solution!!! maintenant il reste à trouver le problème.