Le classement biannuel du top 500 des superordinateurs les plus puissants au monde n’a pas connu beaucoup de bouleversements ces derniers temps. Si l’on se réfère au site Web TOP500, un projet de classification, par ordre décroissant, des 500 superordinateurs les plus puissants au monde, on se rend très vite compte que, sur les 8 dernières listes, la Chine mène la barque grâce au Sunway TaihuLight et au Tianhe-2. C’est probablement pour reprendre leur place de leader – perdue depuis 2012 – dans ce classement que les États-Unis, par le biais du Département de l’énergie, annoncent qu’un financement est mis à disposition de firmes technologiques pour booster la recherche et le développement autour des superordinateurs d'un exaflops, capables d'effectuer un milliard de milliards d'opérations en virgule flottante par seconde (dix fois ce que la machine la plus puissante est actuellement capable de faire).
Rick Perry, secrétaire américain à l’énergie, y voit même une question à fort impact sécuritaire et économique lorsqu’il déclare que « le leadership permanent des États-Unis dans le domaine des supercalculateurs est essentiel à notre sécurité, prospérité et à notre compétitivité économique en tant que nation ». Il ajoute d'ailleurs que « ces financements permettront à des entreprises technologiques de mettre leurs expertises et ressources à contribution pour permettre aux États-Unis de rester au contact des autres nations dans ce qui est désormais la course globale aux superordinateurs d'une puissance d'un exaflops ».
AMD, Cray Inc., HPE, IBM, Intel et NVIDIA sont les entreprises retenues pour recevoir ce financement. Il faudrait noter que ce dernier leur sera accordé sur une période de trois ans. Ces entreprises participeront sur fonds propres à hauteur de 40 % de la valeur totale du projet que les experts estiment à minimum 430 millions de dollars. Avec l’implication de ces acteurs, le département de l’énergie compte ainsi déployer un superordinateur d'un exaflops d’ici à 2021 et deux supplémentaires d’ici à 2023.
Une tâche qui ne s’annonce certainement pas aisée quand on sait que le niveau de puissance de calcul vers lequel les États-Unis veulent aller représente un bond en avant par rapport à ce qui se fait de mieux en matière de superordinateur dans le pays. En effet, le superordinateur le plus puissant que les États-Unis possèdent actuellement est Titan, conçu par la société Cray Inc.
Titan est théoriquement capable de 17,59 pétaflops et, dans le cadre de ce projet, les superordinateurs à développer devront avoir des performances d’au minimum 50 fois celles du Titan. Beaucoup de travail en perspective pour les ingénieurs des firmes sélectionnées qui devront notamment travailler à mettre sur pied des systèmes dotés d’architectures mémoires innovantes, de liaisons intercomposants capables de soutenir les cadences hyper importantes d’exécution et qui soient par-dessus tout hautement efficaces d’un point de vue énergétique.
Parallèlement, la Chine, actuel leader de ce classement - dans lequel la France pointe actuellement à la 16e place grâce au Pangea de Total – des superordinateurs, est elle aussi en quête de son premier superordinateur d'un exaflops. D’après ce que rapporte le magazine Forbes à ce sujet, elle se fixe des objectifs sur un terme plus court que celui des États-Unis.
On devrait voir le premier superordinateur d'une telle puissance en Chine d’ici 2020, une machine qui sera sûrement entièrement constituée de composants fabriqués en Chine, comme le sont les deux leaders actuels du classement, le Sunway TaihuLight et le Tianhe-2.
Sources : DOE, Forbes, TOP500
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Pour le développement des superordinateurs d'un exaflops
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Le , par Patrick Ruiz
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